¿Regresamos a clase? / On retourne en classe ?

¿Regresamos a clase? / On retourne en classe ?

Por: Annie Oillic – Ilustraciones en cabecera: Freepik

Hace unos meses, al consultar a unos y otros por un posible regreso a clases, casi todos reaccionaron con entusiasmo; hoy en día frente a esta posibilidad , si la UGEL valida el expediente, surgen otros sentimientos y emociones.

Vivimos un período increíble de incertidumbre y grandes dificultades de anticipación… Proponiendo un retorno a clases, debemos reconocer que, dentro de ese contexto en el cual los eventos, los criterios que uno tiene varían en el tiempo y en función del lugar donde se encuentra, lo hacemos con mucha humildad.

«Estamos, decían en el último consejo institucional, los distintos representantes del colegio Saint Exupéry, atravesados por emociones y sentimientos encontrados. No tenemos certezas». ¿Quién no entendería hoy en día esas reticencias, esos miedos y temores? Todos estamos atravesados por ideas contradictorias.

Sin embargo, a unanimidad, los miembros de esta instancia, han votado su aprobación como comunidad educativa para dar la posibilidad a los padres y estudiantes, que lo deseen, que no pueden, por distintos motivos, seguir con clases presenciales, por unas familias cuyos hijos no se acostumbraron del todo a esa modalidad de enseñanza a distancia, y por los padres cuyos hijos sueñan jugar con amigos, conocer a su maestra(o), de dejarles integrar una modalidad semi presencial, voluntaria, flexible y progresiva. Han dicho «si» y ese sí , consciente de las dificultades, de los riesgos , es una apuesta, un desafío, un acto de solidaridad y de empatía.

Edgard Morin, un sociólogo francés que nos inspira mucho (acaba de tener 100 años), menciona las incertidumbres a las cuales ha sido confrontado como la llegada de Hitler, el pacto germano-soviético, la guerra de Argelia. Reconoce que se vive actualmente una problemática enorme, nueva pero que tiene todas las características de una crisis. Por un lado suscita iniciativas, imaginación, creatividad y de otro lado, provoca miedo, hasta terror, parálisis para actuar, y se busca la salvación providencial, sin saber uno de qué manera.

El hecho que nadie ya pueda hacer pronósticos, ni siquiera los científicos que avanzan en hipótesis que tienen que afirmar y modular meses después, acentúa la inseguridad. En ese contexto, Edgar Morin nos invita a «aprender a vivir en esa incertidumbre», porque si, es un aprendizaje y duro!

Cynthia Fleury una psicoanalista y filósofa parisina, declara que » hoy en día todo el mundo entiende que ese evento de salud será recurrente y que las formas cambiarán; de allí un sentimiento de ansiedad, agravado por una inseguridad económica y social.»

Entonces cada profesional va a tener que buscar el punto de equilibrio entre sus obligaciones de trabajo y su inseguridad psicológica personal, creando una familiaridad con los gestos de seguridad como son el distanciamiento, la mascarilla, la desinfección de las manos. Nuestro desafío de aquí en adelante es «cohabitar con el virus sin ponernos en peligro» .

Y como padre o madre de familia ese punto de equilibrio es también aceptar su angustia, aceptar la angustia del otro como legítima sin juicio ninguno, pero dándose todo el valor para educar a sus hijos, no en la inconsciencia de lo que pasa, pero enseñándoles la capacidad de regular, de tomar decisiones, de crear una nueva seguridad, pilares para adquirir más tarde como adulto, la competencia imprescindible de gestionar el riesgo y la incertidumbre.

Regresando al colegio, tenemos la obligación de cumplir con todos los protocolos de seguridad, con el acompañamiento necesario de los alumnos y alumnas en el nivel emocional. Tenemos que promover una responsabilidad compartida de todos los actores, somos solidarios los unos con los otros, obligados a protegernos para los demás.

Con ese reto por cumplir daremos a nuestros alumnos, vuestros hijos, con el ejemplo de cada momento, paso a paso, la suerte de regresar a condiciones casi normales de vida, para un aprendizaje por la relación, con la ayuda del compañero(a), con interacciones múltiples, con una actividad física necesaria para cada uno, con una creatividad crecida, fuerte de todas las experiencias vividas, felices y las mas difíciles también.

Aprendamos, poco a poco, a confiar en nosotros mismos, en los demás… en la vida!

 

Il y a quelques mois, lors d’une concertation sur un éventuel retour en classe présentiel, presque tout le monde a réagi avec enthousiasme . Aujourd’hui, face à ce retour possible , si l’Académie valide le dossier, d’autres sentiments et émotions surgissent.

Nous vivons une période incroyable d’incertitude et de grandes difficultés d’anticipation… En proposant un retour en classe, il faut reconnaître que, dans ce contexte dans lequel les événements, les critères que l’on a , varient dans le temps et selon le lieu où on se trouve, cette prise de décision , nous la faisons avec une grande humilité.

« Nous sommes- nous ont dit lors du dernier conseil d’établissement, les différents représentants du collège Saint Exupéry, traversés par des émotions et des sentiments mitigés. Nous n’avons aucune certitude ».

Qui ne comprendrait pas ces réticences, ces peurs et ces doutes aujourd’hui ? Nous sommes tous déstabilisés par des avis contradictoires.

Cependant, à l’unanimité, les membres de cette instance ont voté l’ approbation en tant que communauté éducative, pour donner la possibilité aux parents et aux élèves qui le souhaitent, qui ne peuvent pas, pour différentes raisons, poursuivre les cours en présentiel, pour les familles dont les enfants ne se sont pas tout à fait habitués à cette modalité d’enseignement à distance, et pour les parents dont les enfants rêvent de jouer avec des amis, de rencontrer leur professeur , la possibilité de les laisser intégrer une modalité semi-présentielle, volontaire, flexible et progressive .
Ils ont dit « oui » un oui conscient des difficultés, des risques, mais un pari, un défi, un acte de solidarité et d’empathie.

Edgar Morin, sociologue français qui nous inspire beaucoup (il vient d’avoir 100 ans), évoque les incertitudes auxquelles il a été confronté, comme l’arrivée d’Hitler, le pacte germano-soviétique, la guerre d’Algérie. Il reconnaît qu’il vit actuellement un problème énorme, nouveau mais qui a toutes les caractéristiques d’une crise. D’un côté elle suscite des initiatives, de l’imagination, de la créativité et de l’autre, elle provoque la peur, voire la terreur, la paralysie à agir, et la recherche d’un salut providentiel ,sans savoir comment.

Le fait que plus personne ne puisse faire de prévisions, pas même les scientifiques qui avancent des hypothèses qu’ils doivent parfois moduler quelque temps après, accentue l’insécurité. Dans ce contexte, Edgar Morin nous invite à « apprendre à vivre dans cette incertitude », car oui, c’est un apprentissage et c’est dur !!

Cynthia Fleury, psychanalyste et philosophe parisienne, déclare qu’« aujourd’hui tout le monde comprend que cet événement sanitaire sera récurrent même si les formes vont changer ,d’où un sentiment d’angoisse, aggravé par l’insécurité économique et sociale. »

Chaque professionnel devra donc trouver le point d’équilibre entre ses obligations professionnelles et son insécurité psychologique personnelle, en créant une familiarité avec les gestes de sécurité tels que la distanciation, les masques et la désinfection des mains. Notre défi désormais est de «cohabiter avec le virus sans nous mettre en danger».

Et en tant que père ou mère de famille, ce point d’équilibre est aussi d’accepter son angoisse, d’accepter l’angoisse de l’autre comme légitime sans aucun jugement, mais de se donner tout le courage d’accompagner ses enfants, dans l’apprentissage peu à peu de la capacité à réguler ses émotions, à prendre des décisions, à se créer une nouvelle sécurité, autant de piliers incontournables pour acquérir plus tard à l’âge adulte, la compétence indispensable pour gérer le risque et l’incertitude.

De retour à l’école, nous aurons l’obligation de respecter tous les protocoles de sécurité, avec l’accompagnement nécessaire des élèves au niveau émotionnel. Nous devrons promouvoir une responsabilité partagée de tous les acteurs, solidaires les uns des autres, condamnés à se protéger pour le bien de tous les autres.

Avec ce défi à relever, nous donnerons à nos élèves, vos enfants, par l’exemple , pas à pas, la chance de revenir à des conditions de vie presque normales, de revenir à un apprentissage par la relation directe avec l’adulte, par les interactions multiples avec ses pairs, grâce à une activité physique quotidienne, avec une créativité à stimuler, forte de toutes les expériences vécues,les plus heureuses et les plus difficiles aussi.

Apprenons, petit à petit, à nous faire confiance, à faire confiance aux autres… à faire confiance à la vie!!!!